La femme du jour,Nouvelle République, édition du 24 Juin 2008
L'auteur de l'inoubliable "Elle s'appelait Sarah", dont elle achève la promotion mondiale, était l'invitée du café litteraire proposé Vendredi 20 juin, par la Bibliothèque pour tous, au café théâtre de la maison de la culture, à Bourges.
Elle adore Oscar Wilde et Virginia Woolf, Zola et Maupassant, une façon élégante de souligner sa double culture héritée d'un père français et d'une mère anglaise. "Mais j'ai plutôt tendance à écrire dans ma langue maternelle, avec le français, c'est plus douloureux." C'est ainsi que sont nées les trente premières pages de son neuvième roman et bouleversant succès : 'Elle s'appelait Sarah", bientôt sur grand écran. "Je crois qu'inconsciemment, je me suis dédoublée. J'ai choisi le camp anglais pour m'écarter de cette honte française qu'a été la rafle du Vel d'Hiv.", explique Tatiana de Rosnay. L'écrivaine s'est servie de l'ignorance de son personnage principal, qu'elle imagine volontiers sous les traits de Jodie Foster, pour entrer dans le vif du sujet.
"Je n'ai pas appris à l'école ce qui s'est passé le 16 juillet 1942. Je m'y suis interessée parce que cette histoire me touche profondément."
Depuis des mois, en France et à l'étranger, Tatiana porte "Sarah" à bout de bras. " Ce livre a tout changé pour moi. Avant, j'attendais mes lecteurs, aujourdhui ce sont eux qui m'attendent."
Cet été, elle envisage une hibernation littéraire pour apposer le "The End" final sur la dernière page de son prochain livre intitulé "Boomerang". Elle se projette aussi dans la trame d'un roman historique qui aurait Paris pour décor. "Mon plaisir, c'est de raconter des histoires, intriguer, divertir. Je ne suis pas un écrivain autobiographique. Je n'aime pas parler de moi. Encore mon côté anglo-saxon !"
Isabelle Coudrat
Photo Copyright La Nouvelle République.
Tatiana remercie Elisabeth, Agnès, Marie-Dominique et Marie-Françoise de la Bibliothèque pour Tous de Bourges pour leur formidable accueil.